Alpine A110 S

Hérédité.

Rétro-modernisme.

L’automobile est l’un des milieux les plus variés et diversifiés, on y retrouve toutes sortes d’engins.  Mais l’évolution, consubstantiel à la croissance rend nos jouets d’adultes plus lourd et plus aseptisés. Quelques constructeurs ce sont bien adonnés à la tâche de créer des véhicules plus léger mais sans réel résultat convaincant. Mais, alors qu’on la croyait disparu la marque française Alpine renaît de ses cendres. Avec son histoire extrêmement liée à la course automobile et au plaisir de conduite, serait-ce celle qui nous redonnera goût en l’automobile actuelle ? 

L’Alpine est le caviar de l’automobile, si petit, si léger, et pourtant, si fort en goût, et en sensation.

Design : Fameux héritage

L’A110 deuxième génération reprend les codes de la première. Bien entendu, elle est plus longue, plus large, plus haute, mais reprend les proportions de son aîné. Notre version, est une A110 S, habillée de la couleur Gris Tonnerre (facturée 4800 €) lui conférant un design moderne et agressif. De plus, nous retrouvons aussi des jantes peintes en noires et des étriers orange qui font ressortir les détails de la voiture. L’extérieur est jonché par une myriade de détails puisant leurs inspirations au sein de l’A110 de première génération. Ainsi à l’avant on retrouve quatre optiques dont deux ronds placés au centre rappelant immédiatement les véhicules courants dans le championnat du monde de rallye, puis deux autres optiques en forme d’amandes, ceci donne une signature unique à l’A110 dans le flot de la circulation trop conventionnelle française. Le logo “Alpine” allongé sur l’avant est expressif et permet d’élargir grâce a un effet d’optique le design de l’auto. Biensûr, il est aussi un salut à l’héritage de la marque, car présent sur de nombreux modèle ; Tout comme cette nervure remontant sur le capot, le dynamisant et l’allongeant. On se retrouve avec un avant très bien équilibré, l’oeil n’est pas attiré par un endroit en particulier, se contente de regarder l’A110 dans son ensemble et de l’admirer. 

L’Alpine s’élance, bien aidée par sa masse.

Le profil a aussi été travaillé, notamment cette sculpture jonchant les portes et le passage des roues arrières, elles donnent un cachet inimitable à la sportive française. Le détails est poussé jusqu’aux montants arrières qui arborent une arête laquée noir avec le logo français d’origine, sur la version S, il est remplacé par un drapeau rempli a ⅔ de carbone et ⅓ d’orange. Ce orange on le retrouve aussi sur les étriers, qui font ressortir ces magnifiques jantes multibranches en noir à écrou centrale nommées “GT Race”. 

L’A110 est si légère, si plaisante, si surprenante qu’elle touche du doigt le plaisir absolu en terme d’automobile.

L’A110 a fière allure devant le chateau de Sceaux.

L’arrière est lui aussi une réussite. Il est plongeant et en dessous de la lunettes arrière on y retrouve des entrées d’air donnant sur des ventilateurs permettant de refroidir le moteur. On notera aussi ces feux, en “X”, bon, en réalité ils ressemblent beaucoup à des chromosomes, mais leur design distingue l’A110 du reste de la production, de plus ils jouent sur la nostalgie, nous rappelant nos cours de science au collège. On retrouve une fois de plus ces sculptures sur la poupe, se terminant par un élégant échappement centrale, encadré par un diffuseur très bien travaillé. 

L’A110 S révèle d’autant plus ses formes avec cette couleur mat.

On remarque de suite que l’A110 n’est pas une voiture comme les autres. Ses proportions sont rares, son design joue la subtilité et l’élégance plus tôt que la sportivité exacerbée. Le dessin rend la voiture vivante et nous raconte déjà une histoire. 

L’oeil n’est pas attiré par un endroit en particulier, se contente de regarder l’A110 dans son ensemble et de l’admirer.

De plus, Alpine ne s’est contenté de fournir cinq de couleurs conventionnels, non, en plus des 7 couleurs de séries, la marque française a lancé l’Atelier Alpine, qui, sur les teintes de l’extérieur, permet d’en rajouter 29 (!), toutes plus belles que les autres. Les jantes bénéficient du même traitement, les étriers aussi avec 4 couleurs dont le magnifique “Or Vif”. Où comment faire une voiture spéciale encore plus spéciale. 

Intérieur : Affiliation française

L’intérieur est un très beau lieu pour évoluer sur tous type de routes. On remarque dans un premier temps ces magnifiques baquets recouverts d’alcantara et de cuir. Ils ont une très bonne assise et sont plutôt confortable. Le volant reprend quelque commande de chez Renault mais ne dénature pas l’esprit qui se dégage de cette très attachante berlinette. Le constructeur au losange,(propriétaire de la marque Alpine) fournit aussi les commodos derrière le volant, celui du régulateur et limiteur de vitesse, de contrôle de la radio ainsi que le panneau de climatisation. Beaucoup de journaliste ont fait couler beaucoup d’encre disant que cette commande était celui des Espace IV, que le panneau de clim. était celui d’une Clio. Il est vrai. Mais si ces derniers n’avaient jamais été vu ailleurs et avaient été développés comme ils le sont aujourd’hui exclusivement pour cette voiture, personne n’auraient rien dit. Ces derniers sont fonctionnels et ont un design dans l’air du temps (à l’exception de celui qui contrôle la radio).

L’Alpine est un retour aux sources revigorant. C’est cette petite maison, loin de tout pour s’évader de la grisaille du quotidien.

La cabine propose de l’espace et tout le confort désiré.

 Mais passons, on retrouve aussi un écran comprenant tous les mimiques du XXIème siècle, avec une prise en main assez facile. Puis il y a ce tunnel en carbone, avec le sélecteur de la boite de vitesse qui se décompose en 3 boutons, D, N et R ; pour passer l’A110 en mode “P”, il faut appuyer longtemps sur N, petite subtilité. Au dessus de ces derniers on trouve une entaille permettant de faire rentrer un smartphone ou les clefs de la voiture, c’est très bien pensé. En dessous on y trouve (presque) le seul rangement, un vide-poche géant, bien pratique. En effet, il constitue la moitié des rangements du coupé, il n’y a pas de boite à gants (remplacé par une poche entre les sièges), ni de bacs dans les portes, mais pour être honnête ce n’est pas très contraignant. On s’y sent globalement très bien dans cette cabine. En plus de tout cela, l’Alpine possède 100 litres de chargement à l’avant (où se situe aussi le réservoir) et 96 litres à l’arrière. C’est idéal pour un week-end, attention tout de même, le coffre arrière monté près de l’échappement monte très vite en température. 

Les compteurs s’adpatent au mode de conduite.

Conduite : Juste. 

Bien qu’on aurait pu acclamer son exterieur ou saluer son intérieur, c’est derrière le volant où le charme s’opère. Le maître mot était la légèreté, la ligne directrice de passer sous la barre des 1 100 kilos, avec les fluides. C’est brillamment réussi. Dans sa catégorie, toutes ses rivales ont une masse supérieure de 25% au moins à celle de l’Alpine, et cela ce ressent. Avec sa masse contenu la française émet peu de CO2 et bénéficie d’un malus bas et consomme moins (sur autoroute comptez 560 km d’autonomie avec un réservoir de 45 litres). Continuons sur les chiffres, la version S développe de son 4 cylindres 1,8 litres, une puissance de 292 chevaux, un couple perché à 6 600 tr/min de 320 Nm, abattant le 0 à 100 en 4,4 secondes, pour atteindre 260 km/h en vitesse de pointe. Maintenant la partie empirique faite, attaquons le vif du sujet : les sensations. Pour commencer, oubliez les chiffres ci-dessus, pour l’A110 S, il ne s’agit pas de numéraire. 

La marque française réalise la prouesse de nous détacher la fiche technique des yeux en nous concentrant sur le plaisir de conduite.

La masse réduite permet à l’A110 S de n’avoir aucune inertie.

La conduite en ville est facile, on est assis au ras du sol et la mode pour les SUV nous fait nous sentir très bas mais son gabarit contenu (4,18 mètres en longueur, soit 12 centimètres de plus qu’un Captur et 1,80 mètres en largeur soit l’équivalent d’une 308) joue en sa faveur lors des excursions urbaine. 

Sur autoroute, à 130, l’A110 S est très stable, silencieuse et malgré des baquets enveloppant et peu épais, la petite française se révèle très confortable. Les kilomètres défilent, sans effort. 

Ses dimensions contenues permettent à l’A110 d’évoluer sereinement en ville.

Cap à l’Est, vers Reims, on quitte la A4 pour s’enfoncer dans les petites départementales de la Marne. C’est ici que l’Alpine prend tout son sens. L’étagement des rapports a été très bien choisi et permet d’utiliser seulement la 2 et la 3 sur petites routes. Le moteur, placé juste derrière les sièges emplit toute la cabine lors des accélérations, le son rauque des bas régimes est peu à peu remplacé par un son aigu.

Puis il y a le comportement en lui même, et surtout cette masse contenu, ainsi à l’approche d’un virage, se dressant sur les freins à l’attaque ferme, l’A110 S n’est emprise par aucune inertie, c’est encore plus flagrant dans ces derniers, où l’Alpine ne prend aucun roulis. Même la sortie, en mode “Track” avec l’ESC en mode sport, et donc, moins intrusif, l’A110 S ne chasse pas et se révèle prévenante et sûre.

La marque française réalise la prouesse de nous détacher la fiche technique des yeux en nous concentrant sur le plaisir de conduite. Ici, pas d’acronyme douteux, cachant une technologie ultra évoluée, développé en soufflerie de Formule 1. Non, rien de tout ça. Juste une recette ancienne se concentrant sur le nécessaire, et dans un monde de plus en plus régi par le superflu, l’Alpine est un retour aux sources revigorant. C’est cette petite maison, loin de tout pour s’évader de la grisaille du quotidien, un petit coin de paradis sur 1 mètre 80 et 1 mètre 25 de haut. Le soleil se couche, la lumière commence à disparaître mais on se résigne à rendre le volant et à rentrer, la berlinette s’enfonce au sein du crépuscule sans se fatiguer. Les heures continuent à défiler, mais il faut rentrer. Destination atteinte, moteur coupé, on réalise que l’Alpine est le caviar de l’automobile, si petit, si léger, et pourtant, si fort en goût, et en sensation. La seule différence entre les deux, l’Alpine vous coûtera 60,16€ du kilo, là ou le caviar vous en coûtera 12 000. Vu comme cela, on prendrait bien une demi douzaine d’Alpine. 

A l’approche d’un virage, l’A110 S n’est emprise par aucune inertie.

La signature lumineuse est unique dans la production actuelle.

Note, mention et conclusion

Note : 80/100

Extérieur – 18/20

Intérieur – 14/20

Moteur – 16/20

Dynamisme & Sensations – 20/20

Confort & Praticité – 12/20

Alpine réalise, pour son retour, un coup de maître en proposant une voiture intelligente et pleine de sens. L’A110 est si légère, si plaisante, si surprenante qu’elle touche du doigt le plaisir absolu en terme d’automobile

Un grand merci à Renault France pour leur confiance, en particulier à Laura pour son aide et à Jérôme pour son accueil.

 

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