Premier essai : Maserati MC20

Génie civil

C’est une étape importante dans la vie de Maserati, cela va faire 50 ans que la marque au Trident n’avait pas fait de vraie sportive à moteur central arrière. Certains diront que la GranTursimo était une sportive, mais le nom dit tout autre chose : Grand Tourisme, c’était donc un GT ; D’autres diront qu’il y eu la MC12, une sportive à moteur arrière en effet, mais soyons honnête, la MC12 de route toucha le goudron seulement pour que la version Corsa puisse voir le jour. Et surtout il s’agissait d’une Ferrari Enzo, certes avec de lourdes modifications mais d’une Ferrari Enzo quand même. Donc depuis les années 70 et la Bora pas de vrai sportive de la part de Maserati avec moteur arrière. Nous avions même peur que la marque de Bologne ne sache plus faire de moteur, après presque une décennie a avoir vendu beaucoup de diesel et à avoir allègrement emprunté ces bons moteurs chez son voisin Ferrari.  Mais l’histoire retiendra quand 2022 Maserati réussit c’est trois paris, celui de faire une sportive, à moteur arrière tout en développant son propre moteur, donnant naissance à la MC20. 

Technologie d’aujourd’hui 

C’est l’une des critiques que l’on entend le plus ces dernières années, le fait que les sportives se ressemblent toutes. Et je dois avouer que je suis cette équipe. Dans la dernière décennie les recettes mécaniques se sont toutes développées de manière similaire, c’est-a-dire, un V6 ou V8 turbo et une boite auto. Nous attendions tous le moment ou une voiture prendrait cette recette pour en faire quelque chose de très différent, ou les sensations derrière le volant seraient uniques. A bien des égards, la Maserati MC20 réussit ce pari, avec des technologies d’aujourd’hui. Pourtant la recette est assez commune, un V6 turbo qui propulse les roues arrière avec une boite auto ; Mais la MC20 a d’autres tours dans son sac. Dans un premier temps, il s’agit d’un nouveau moteur, il est nouveau dans sa conception mais c’est aussi le premier moteur de route à intégrer des chambres de pré-combustions dont nous vous détaillerons le fonctionnement dans notre article complet sur la MC20 ; Mais en quelques mots cela apporte de la puissance et arrive à faire baisser la consommation. 

Ainsi, ce nouveau V6 développe 630 chevaux à 7.500 tr/min et 730 Nm à 3.000 tr/min. Cela laissant une parfaite plage d’utilisation avec beaucoup de couple en bas pour les balades à rythme soutenu et une réserve de puissance importante à haut régime lors de la conduite sur circuit par exemple. En plus de ce nouveau moteur, la Maserati dispose d’une coque en carbone, à l’instar des McLaren et a contrario des Ferrari, Porsche, Lamborghini ou autre AMG GT. Cette coque en carbone, au demeurant assez classique, dispose de subframe avant et arrière en aluminium (c’est-a-dire là où le moteur et trains roulants se fixent) et toute la partie centrale en carbone. De plus, cette monocoque fût développée chez Dallara, sûrement la référence en la matière. L’intérieur est simple et l’info-divertissement est désormais repris des modèles du groupe Fiat. Il n’y a rien de spécial et c’est d’autant mieux comme cela. L’extérieur est en revanche plein de fraîcheur, avec des lignes simples, typiquement Maserati et sans appendices aérodynamiques violents. 

Un air de déjà-vu 

Lorsque l’on se glisse dans les très bon baquets signés Sabelt et que l’on démarre, le moteur produit un son rauque, très similaire des Groupe C qui traversaient la ligne droite de Mulsanne a des vitesses indécentes. Dès les premiers mètres la direction électrique met en confiance, et les suspensions se révèlent souples, très différentes de ce que l’on peut avoir chez Porsche par exemple. A rythme normal elle se révèle docile, presque GT dans l’âme si on enlève le bruit à l’intérieur dû à la coque en carbone créant une résonance. C’est pleins de petits bruits qui créent l’expérience dans cette voiture, qui lorsque vous les prenez en isolation peuvent sembler un peu rugueux et manquant de distinction mais une fois tous mis ensemble donne vie à un vrai concert. 

Une fois les dimensions de la voiture en tête je me permet de hausser le rythme. La MC20 donne la sensation d’être plus petite et le moteur donne tout ce qu’il peut, et ce petit  V6 en a des ressources. Il grimpe jusque 8.000 tours rapidement avant d’expédier le prochain rapport. On sent la rigidité de la coque a tout instant créant un très bon contraste avec la souplesse des suspensions aidant la motricité à la remise des gazs. C’est en effet très différents de ses concurrentes, qui sont plus matures et pardonnent plus les erreurs, car en effet, la MC20 n’est pas à mettre entre toutes les mains une fois que le rythme est élevé. Elle n’est pas dangereuse mais l’électronique est beaucoup moins présente que sur ses concurrentes, laissant plus de temps et d’interactions entre vous et la machine. Cette singularité se retrouve aussi dans le freinage puissant mais avec une pédales longues avant d’arriver au point mordant. Alors la MC20 se révèle partout et tout le temps comme une excellente voiture, peu importe le terrain ou la conduite lorsque vous êtes derrière son volant vous sentez quelque chose de spécial.

Conclusion :

En bien des points, la MC20 peut sembler irrationnelle car sa recette est terriblement différente de ce qu’il se fait aujourd’hui et le risque est de donner naissance à quelque chose de certes moins commun mais aussi moins bien. Ici, ce n’est pas le cas, la MC20 est probablement la meilleure sportive aujourd’hui en vente de part ses qualités mais aussi sa singularité. Ainsi, nous aimerions dans le futur passer plus de temps derrière son volant et vous compter un peu plus l’expérience de cette incroyable voiture.

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