Land Rover Defender

Cup of tea

Le Defender de Land Rover dans le monde automobile c’est bien plus qu’une voiture. Remontant dans les années 50 (sous la dénomination “Series 1”) après la guerre, au début du monde libre et des trente glorieuses, le Defender n’eut subi aucun changement profond en presque 50 ans, jusqu’à ce que Land Rover décide, en 2016, d’arrêter l’un des témoins de notre temps.  Ce Defender aura vécu le premier homme sur la Lune, l’implosion de l’URSS, la chute du mur de Berlin, l’entrée dans l’Union Européenne de l’Angleterre mais aussi la décision de sa sortie. Je me rappelle, étudiant à Cambridge, passer quotidiennement devant un « Series I » et me demander ce qui avait pu motiver Land Rover à arrêter l’un des joyaux de la Couronne.

Mais en 2019 la marque anglaise annonce qu’un nouveau Defender va faire son apparition. Fin de la même année, le Defender II pointe le bout de son nez à mon plus grand écœurement, trouvant le mélange « rétro-moderne » grossier. Puis, après quelques mois, l’écœurement laissa place à de la curiosité, puis à une petite dose d’admiration jusqu’à ce que je le vois, pour la première fois, loin des salons autos. et des images officielles, lors d’une chaude journée d’été parisienne, devant l’Arc de Triomphe, grâce à un ami travaillant chez Land Rover rue de Presbourg. C’est à ce moment que mon avis a totalement changé et que l’envie de découvrir cette étonnante machine a émergé.

Le Defender renoue avec l’esprit avant-gardiste et excentrique qui caractérisa si longtemps le génie de Land Rover.

Extérieur : Héritage et caractère

Le Defender II représente sans aucun doute l’une des voitures les plus reconnaissables de ces dernières années. C’est une réelle découverte de chaque instant, notamment grâce aux détails qui animent le dessin. La face avant, très fermée, permet un travail en profondeur des matériaux et des formes, donnant un aspect robuste tout en gardant les points de rondeurs qui ont fait la renommée du Defender I. Le profil conserve l’emblématique silhouette avec une face avant et arrière très droite et une surface vitrée très importante.

La poupe s’arme toujours d’une roue de secours apparente et d’une porte afin d’accéder au coffre. Le travail des optiques est impressionnant de par leur simplicité d’un côté, puisqu’il s’agit seulement de 4 carrés d’un côté et de l’autre, mais aussi de par leurs reliefs et l’intégration dans le design.

Avec nous, le charme a opéré.

Ce nouveau Defender est à découvrir en vrai, pas en photo ou il est difficile de se rendre compte de ses parfaites proportions et du design intemporel que Land Rover nous propose.

Intérieur : Rustique Chic

L’intérieur est à l’image de l’extérieur, un savant mélange des genres, entre le rustique et un indéniable chic. La construction de l’intérieur est très éloignée des autres modèles Land Rover, notamment via sa structure très différente. Ici, dixit le bois du Range Rover Sport, le cuir pleine fleur du Range Rover, les touches tactiles et noires brillantes du Velar, le Defender ne fait pas dans la finesse. On découvre un intérieur extrêmement spacieux et bien pensé accompagné par un très bon (nouveau) système infotainment et un volant avec des branches en métal (en réalité du plastique) apparent. Les sols mettent sur le côté les tapis pour un plastique de très bonne qualité, imaginez-vous la facilité à l’entretien. Les sièges sont recouverts d’un matériau différent du cuir mais très agréable, de surcroît ils sont confortables mais n’offrent aucun maintien latéral.

Le passager bénéficie de la structure apparente du tableau de bord créant un espace béant bien pratique pour y mettre son téléphone et autres effets personnels. L’espace entre les deux sièges avant est si important que l’on pourrait y loger une valise cabine, il est même possible d’opter pour un troisième siège sur cette rangée. Les passagers arrière sont choyés par un espace conséquent aux jambes et des grandes vitres rendant l’intérieur de ce nouveau Defender très lumineux. Le coffre de 560 litres permet aisément d’y loger des bagages, un vélo, des meutes de foin… Pourtant sa construction pourra être un handicap pour certain, en effet malgré les 1,96 m en largeur, le coffre intègre beaucoup de structure en aluminium, ajoutant un obstacle lors de la disposition des bagages. Le Defender peut, en revanche, compter sur sa hauteur de 1,96 m (soit l’un des véhicules les plus hauts en vente actuellement) afin de loger en hauteur ce qui ne rentrera pas en largeur.

Conduite : D’un siècle à l’autre

Si l’intérieur et l’extérieur sont un grand bond en avant pour le Defender, la conduite n’est pas en reste. Dans un premier temps, le châssis échelle laisse sa place pour une caisse autoporteuse. Si les puristes crient (encore) au scandale, il est indéniable que l’expérience de conduite sur route d’un châssis échelle est rarement très agréable, sa construction étant bénéfique en tout terrain cela limite très rapidement l’évolution à rythme soutenu sur route. Mais pour contrer les limites d’une caisse autoporteuse en tout terrain, dont le Defender doit être maître, Land Rover s’en est remis à la technologie. Ainsi le Terrain Response 2 est encore plus performant, plus précis débarrassant le conducteur de choisir les modes de conduite ou d’engager le contrôle en descente. Désormais tout est géré par ordinateur et la firme anglaise s’est assurée de faire des milliers de kilomètres en off-road afin que le système soit toujours capable de choisir la meilleure configuration compte tenu des conditions, de l’angle de braquage, de la détente des amortisseurs, de la motricité… Résultat, le nouveau Defender n’est pas seulement meilleur en off road, il est aussi plus accessible et plus sûr.

Sur la route le Defender semble être passé d’un siècle à l’autre, sur tous les plans mécaniques, que cela soit en termes de boite de vitesse, de moteur, de direction, de transmission…

Le Defender II représente sans aucun doute l’une des voitures les plus reconnaissables de ces dernières années.

L’offre de moteur n’est, pour le moment, pas très éclectique. Nous essayons le modèle D240, un 4 cylindre diesel de 240 ch avec une boite automatique (désormais en équipement de série). L’offre de motorisation comprend aussi le P400, un 6 cylindres essence de 400 ch, que nous aimons tant ; le P400e, qui sera sans aucun doute le plus vendu, un 4 cylindres essence hybride de 400 ch ; et désormais le fameux V8 5.0 litres avec le compresseur (oui, nous voulons tellement l’essayer)… (Attention : les moteurs 2021 ne sont plus les mêmes. Désomrais, Land Rover ne commercialise plus aucun 4 cylindres, remplacés par des 6 cylindres MHEV. Consultez ce lien pour plus d’informations  https://www.landrover.fr/vehicles/defender/index.html) Malheuresement, l’offre de motorisation est soumise aux habituels taxes CO2, le 4 cylindres hybride P400e n’ecope d’aucun malus tandis que le reste des moteurs passe la barre des 30 000€, même pour un simple 200 chevaux diesel. 

Le D240 a des hauts et des bas, étant un diesel il est très coupleux ce qui rend l’évolution sur route très agréable, avec une impression que le moteur ne force jamais, impression renforcée par la boîte automatique à 8 rapports qui fait un travail remarquable a fonctionner sur le couple en délaissant les hauts régimes. Cela influence donc aussi la consommation qui reste en dessous des 10 litres.  Malheureusement, il est assez bruyant et souffre d’un manque de puissance dans les hauts-régimes.

(Mise à jour) Malheureusement entre aujourd’hui, mars 2021, et la publication de cet article, ce moteur D240, n’est plus disponible et a été remplacé par le D250 ajoutant une micro-hybridation. Merci de suivre le lien au-dessus pour plus d’informations à ce sujet.

Notre moteur favori est, sans aucun doute, le 6 cylindres essence de 400 chevaux, malheureusement, ce 3.0 litre à la souplesse indescriptible et à la sonorité très agréable accuse plus de 250 g/km de CO2, et écopera donc d’un malus supérieur à 30 000€…

La direction façon camion est aussi laissée de côté pour cette nouvelle version, on retrouve un feeling très « Range Rover » avec tout de même plus de précision et de fermeté bénéficiant à une meilleure remontée d’information. Les suspensions font aussi un travail remarquable, tant à la détente qu’à la compression, et bercent les occupants avec un confort se situant entre celui d’un Range Rover Sport et un Range Rover. Évidemment, le dynamisme n’est pas la tasse de thé de ce Defender mais il est à noter que les gimmicks technologiques permettent à ce pachyderme de la route de ne pas s’écraser dans les virages (pour un véhicule de 2,4 tonnes) et aussi stupéfiant que cela puisse paraître, la direction reste incisive et permet un beau mariage avec le groupe motopropulseur. Avec nous, le charme a opéré.

Ce Defender est à découvrir en vrai afin de se rendre compte de ses parfaites proportions et du design intemporel que Land Rover nous propose.

Le Defender évolue en profondeur, dans un mouvement de démocratisation, la dernière création de JLR nous étonne par sa polyvalence et son accessibilité. Détrompez-vous, cette seconde génération n’oublie pas ses ascendants, un demi-siècle d’héritage déteint forcément sur un nouveau véhicule.

Les plus réac. vous diront qu’il s’agit d’un crime de lèse-majesté, nous vous dirons qu’il s’agit seulement de la suite logique de l’évolution.

Note, mention et conclusion

Note : 72/100

Extérieur – 17/20

Intérieur – 15/20

Moteur – 11/20

Dynamisme & Sensations – 12/20

Confort & Praticité – 17/20

Le Defender se réinvente avec le même esprit qui l’a animé pendant plus de 60 ans. Cette nouvelle version comble nos attentes.

Un grand merci à Land Rover France, en particulier à Matthieu.

Galerie photo

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