smart EQ fortwo

Pleine de sens.

La smart est passée du rang de voiture à celui d’icône des centres urbains en moins de deux décennies. Créée en 1994 et produite à partir de 1998, la smart, assemblée en France, est un succès commercial avec plus de 2 000 000 de ventes à ce jour. Malheureusement, la micro-citadine relevait plus du « déplaçoire » aux couleurs vives que de la voiture avec un vrai agrément, ceci par la faute de petits moteurs (ayant l’imparable avantage d’être très peu polluant) assez poussifs et une boîte qui, sur les premières générations, rendait la conduite quelque peu mouvementée. Il s’agissait certes d’une voiture presque révolutionnaire mais quelques défauts inhérents à la conception d’un tel engin rendaient son acquisition plus axée sur la nécessité que sur la réelle envie. Le fondateur de smart, Nicolas Hayek (libano-suisse), aussi fondateur des montres Swatch, rêvait d’une voiture petite, pleine de vie, provocante et électrique. Consubstantiellement à ce projet il dut se rapprocher de Daimler afin de développer sa vision. Les relations entre Nicolas Hayek et le groupe Allemand ne tarderont pas à se tendre, Daimler ne soutenant plus l’idée d’une voiture électrique, mais plutôt à essence, pour des questions de coût de développement mais aussi de production. Il faut rappeler que nous sommes en 1994, que la France n’avait toujours pas gagné de coupe du monde, que l’Euro n’existait pas et que l’URSS avait implosé 3 ans auparavant. Pourtant aujourd’hui, un quart de siècle plus tard, faire une voiture électrique avec 200 kilomètres d’autonomie ne semble toujours pas chose aisée. Nicolas Hayek était sûrement trop en avance sur son temps, mais ne se réjouissait pas des concepts de Daimler et décida de quitter le projet pour suivre son propre chemin. Si l’histoire vous semble longue, sachez qu’il est difficile de faire plus court, tant l’histoire de cette petite marque est incroyable. Ainsi naquit la smart, après 3 générations à succès, nous voici avec la 4ème génération, avec un design toujours très proche de ses aînés mais en imposant une réelle rupture technologique en devenant seulement électrique, faisant du constructeur européen, le premier constructeur à faire la bascule vers le tout électrique. Et c’est aujourd’hui, qu’elle prend pleinement tout son sens.

Alors nous l’aimons pour ce qu’elle représente, et pour ce qu’elle est.

2,70 m de longueur permet des manoeuvres improbables.

Extérieur : Chic et familier.

Tout le monde connaît la smart, on ne la présente plus, même si un rappel de ses dimensions de fourmis est bon à faire : 2,70 m de long pour 1,66 m de large et 1,55 de haut, autant dire que la smart passe là où personne n’ose s’aventurer. Cette 4è génération change subtilement de look avec un bouclier totalement nouveau, entièrement ouvert lui conférant une réelle agressivité et un design moderne. Les optiques avant sont retouchés, avec l’apparition de feux 100 % à LED séparés en trois blocs. Le logo smart, lui, disparaît au profit d’un lettrage anodisé directement sur le capot. Avec ce nouveau dessin de l’avant la smart affirme son style très contemporain.

La bouille avant est amicale.

Le profil quant à lui ne change absolument pas face à la génération précédente. Il reste calquer autour de ces immenses portes permettant un accès facile à la cabine. On retrouve cette entrée d’air factice au-dessus de la roue arrière et cette cellule qui peut être peinte d’une couleur différente de celle de la carrosserie. La poupe évolue aussi très peu avec seulement des nouveaux optiques à LED, séparés en 3 triangles ornés de motifs en 3D. Une fois de plus même si les changements sont discrets, ils participent à rendre plus premium cette 4ème génération de smart tout en l’embellissant.

La poupe est retravaillée et le coffre en deux parties est toujours aussi pratique.

Ainsi, même si le design n’évolue pas profondément, il fait la différence avec l’ancien, porté par des nouveaux détails, des nouveaux optiques et une nouvelle calandre qui participent à faire de cette nouvelle génération de smart, la plus aboutie.

C’est une bouffée d’espoir, un rayon de soleil dans un futur qui s’annonce gris pour l’automobile en zone urbaine.

Intérieur : On prend les mêmes et on recommence

L’intérieur est calqué sur l’ancienne génération mais se révèle toujours très moderne dans sa conception. On est, chaque fois, impressionnés par l’espace qui est disponible pour les deux passagers, tant au niveau des jambes, qu’en hauteur et même en largeur. Les fauteuils sont confortables mais l’assise pourra être parfois assez contraignante pour les personnes de grand gabarit dû à l’absence de réglage du volant en profondeur. Le volant et instrumentations de bord ne changent pas, restant ergonomiques et fonctionnels. On se surprend même par le nombre très élevé de rangements disponibles dans la smart, qui semble avoir utilisé tout l’espace disponible afin de le mettre à disposition des passagers. La micro-citadine donne tout ce qu’elle peut afin de choyer au mieux ses occupants, qui seront toujours impressionnés par ses surprenantes prestations.

Les fauteuils sont confortables et enveloppants.

Le point faible vient du système infotainment, développé par Renault, très peu pratique à l’utilisation, qui choisit les canaux de diffusion à sa convenance, ou encore par une réelle difficulté à naviguer dans les différents menus. Même s’il nous a été dit que smart sortirait un nouveau système, cette fois-ci développé par Daimler concentrant toutes ses capacités autour d’Apple CarPlay et Android Auto, ce qui semble être une très bonne stratégie. En dehors de cela les contrôles au volant se font naturellement, et on fixe ses repères très rapidement.  Le coffre culmine à 260 litres de capacité et 350 une fois le cache bagage enlevé, une dimension qui reste tout à fait acceptable pour une micro-citadine, même si les câbles, nécessaires pour charger le véhicule, viendront encombrer sensiblement la capacité de ce dernier.

L’intérieur est simple et fonctionnel.

L’intérieur de la smart est donc toujours aussi impressionnant de conception et recèle d’une approche très germanique dans bien des points, lui donnant une rigueur à laquelle on ne s’attendrait pas en voyant le packaging très limité.

La smart est passé du rang de voiture à celui d’icône des centres urbains en moins de deux décennies.

Conduite : Tom et Jerry

En évolution en ville la smart se faufile partout, bien aidé par un impressionnant rayon de braquage et une direction très souple. Le moteur électrique développe l’équivalent de 81 ch, mais le couple est disponible de suite, la rendant très performante en ville. En effet, aucun turbo à mettre en marche, aucune boite de vitesse a rétrograder les premières reprises sont étonnantes de réactivité. De plus, avec la petite taille de la smart les sensations de vitesse sont décuplées, ce qui permet de trouver un côté très ludique à la micro-citadine. Même si le 0 à 100 km/h en 11,5 secondes n’est pas très impressionnant, le 0 à 50, lui, est expédié en moins de 6,5 secondes, bien plus intéressant quand on sait que la vitesse maximale en ville est justement de 50 km/h. Les suspensions font un travail remarquable et filtrent très bien tous les défauts de la chaussée, pour une voiture de cette taille, même si le poids imposé par la batterie a obligé les ingénieurs de Daimler à raffermir la suspension. Ce dernier culmine désormais à 1 100 kg, mais conserve d’uniques freins à disque à l’avant, garantissant pourtant un freinage efficace.

Il faut l’avouer, l’exterieur de la smart est très réussi.

A l’aise dans les bouchons, la smart EQ l’est aussi quand la circulation se raréfie, jouant sur sa douceur d’utilisation grâce à son moteur électrique. Le petit bruit de courant lors des mises en mouvement est très caractéristique et accompagne l’expérience de cette smart. Dès qu’on hausse le rythme, on se rend compte que la direction est peu précise, que le train avant a tendance à sous virer très facilement et on se rend aussi compte que ces commentaires ne sont absolument pas objectifs étant donné que la smart n’est pas faite pour ça. Alors oui, la smart fait très bien ce qu’elle est censée faire et ce qu’elle doit faire.

C’est une voiture jeune, vigoureuse et remplie d’optimisme.

Concernant l’autonomie nous avons beaucoup lu que cette dernière se situait autour des 80 km utilisables, mais durant notre essai, l’autonomie théorique, via des calculs très peu compliqués, si situait autour des 120 km, soit dans la fourchette annoncée par smart. Malheureusement cette autonomie n’est atteignable qu’en ville, et les escapades extra-urbaine causeront du tort à votre autonomie. Le décompte de l’autonomie est très précis et permet de bien préparer ces trajets, le passage en mode “eco” vous fera gagner 7 km, et éteindre la climatisation vous en fera gagner aux alentours de 9. Sur autoroute, la smart se révèle silencieuse et plutôt prévenante et permet même d’être sûr de garder son permis avec une vitesse maximale perchée à 137 km/h (soit 131 km/h réel). Même si la petite batterie parait au premier abord un défaut, il en devient un net avantage une fois la smart en charge. En effet, comptez 6 heures de charge sur une prise domestique, et 40 minutes pour atteindre 80 % avec le chargeur de 22 kW proposé en option pour 1 000 €. Le mélange des genres entre écologie et mobilité urbaine est ici très bien maîtrisé, rendant cette 4e génération de smart très attachante, on navigue de plaisir en plaisir, entre l’absence de bruit, la conduite à une pédale et la taille de guêpe facile à garer. C’est une bouffée d’espoir, un rayon de soleil dans un futur qui s’annonce gris pour l’automobile en zone urbaine.

Le Baron Hausmann avait-il prévu, 180 ans en avance, les dimensions de la smart ?

Avec cette smart EQ, l’électrique prend tout son sens en ville, remet même le plus « autophobe » à sa place. Preuve que automobile et centre urbain peuvent faire bon ménage. La smart est un réel coup de maître technique, avec des prestations de plus en plus rares. C’est une voiture jeune, vigoureuse et remplie d’optimisme.

Outil urbain.

Note, mention et conclusion

Note : 65/100

Extérieur – 15/20

Intérieur – 12/20

Moteur – 12/20

Dynamisme & Sensations – 10/20 (C’est pas fait pour ça en même temps)

Confort & Praticité – 16/20

“Oui, 65/100 peut paraitre peu, mais la smart est un véhicule très spécifique et remporterait 90/100 si on ne jugeait seulement pourquoi elle a été produite.”

La smart EQ fortwo débute à 26 500 € avec 7 000 € de bonus écologique à déduire, soit 19 500 €. Oui, la smart est cher, mais la proposition est unique et difficile à refuser. Ainsi la smart EQ nous comble par ses nombreux atouts, et devient pour nous, la meilleure voiture à utiliser en ville, et la seule à utiliser. Alors nous l’aimons pour ce qu’elle représente et pour ce qu’elle est.

Un grand merci à Mercedes-Benz France, en particulier à Julien pour sa disponibilité, sa confiance et sa gentilesse et à Jean-Luc pour son accueil. 

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